Matin, les yeux mis clos, ton souffle brûlant le creux de mon cou, ta main reprend sa délicate exploration. N'avons-nous pas encore terminé les présentations ?
Tu suis de l'index la descente de mes épaules au bas de mon dos, t'attarde sur mon ossature, agrippant mes hanches, prestement tu me rapproches.
Plus un centimètre du bas de mes reins qui ne soit recouvert de ta peau.
Pressés, nous ne formons qu'un amas compact de désirs et d'envies.
Un essaim d'étincelles virtuelles monte dans nos bassins.
Tes lèvres sur ma nuque laissent tes dents goûter ma chair, mordiller, m'absorber et me relâcher.
Chacune de ses privations sont de délicieux supplices.
Chaque action de ta bouche est devenue mon unique point de concentration, tes lèvres sont mon obsession. Leur douceur et leur appétit de moi. Je dévore le plaisir de chacun de ses attouchements, effleurements, de tes délicates morsures de l'aube.
C'est le matin, et le temps n'a ni sens, ni fin,
C'est le matin, et c'est le moment,
Le bon moment, le présent et lui uniquement, qui n'a de sens.
C'est lui qui a tous nos sens.
Nous sentons les corps d'amants, la nuit ne nous a pas rassasiée,
elle a ouvert nos entrailles à plus encore de volupté.
C'est le matin, mon corps t'accepte, il te veut, nous deux, moites, haletants, ce moment d'ivresse où nous nous abreuvons l'un l'autre de nos caresses.
Fluides, rien d'hésitant, des atomes nous accrochent, nous rapprochent.
Nos mains explorent, tracent, nos ongles glissent.
Le tempo varie, les battements s'accélèrent, tu, je tempère.
Et la valse reprend, le pogo des amants.
"Les aubes sont mortes tu t'en souviens", moi oui, moi pas,
Je me souviens de m'être oubliée durant ce moment, cambré mes reins, basculé mon visage en arrière. Incandescente. "Divin" glisse-t-il dans un sourire, le silence se brise sous nos rires et soupirs.
Quel bel et sinistre anniversaire, nos solitudes et errances vont si bien de paire.
C'est le matin, et nous plions sous nos désirs,
nous ne pensons à rien,
à rien de moins qu'à cette rosée matinale qui nous enflamme.
"L'homme n'est qu'un roseau, le plus faible de la nature, mais c'est un roseau pensant..."
Le bleu pétrole, "comme tes yeux", quand il fait moins gris dedans, et que la rétine n'est pas charbon. J'ai lâché les fards nom d'un chien, et comme un lapin éblouie, les yeux rougis par le rosé, à nu je me suis dé-pixelisée. Ma gueule pas bégueule pas filtrée.
Je t'ai parlé de cette traversée. Comme elle était lisse avant la belle bleue, et combien boire la tasse fut amère. Echouée comme un volatile mazouté, ni voler ni même piétiner.
Stagner comme le plat d'un étang, dans cette paralysie malodorante.
Errer et trouver dans la matière, dans l'art et la manière, de voir au delà du néant. Quand il fait froid dedans, quand la nuit ne connaît que le blanc.
La vitrine n'affichait pas la couleur de mon petit magasin des horreurs.
Exposer, exploser, explorer.
Mes crayons d'humeurs et ma gouaille en tube, attiraient les regards vers un leurre bigarré qui feint de toujours se marrer. Dont l'imagination débridée t'a fait tilter, références musicales et humour à deux balles... Ma folie douce, mes humeurs enchantées que je poste à qui veut liker.
L'envers du stuc je t'ai offert, Open bar sur l'arrière cour de mes galères, strip-tease verbal et confidences en pointillés. Tomber les masques, dévoiler la face B, le Bonus track, celui qui n'est jamais vraiment achevé. Quand la mise à plat n'est pas remixée, ni masterisée.
Ce que je tais, ce que je dis,
Ce que je vis, ce que je fais,
Ce qui brûle et m'éteint à la fois,
Ce que je consomme et qui me consume,
Ce que je cherche et ne trouve pas,
Ce que je ne cherche plus et sur qui je tombe.
A demi-mot je n'ai que peu dit, trop de maux s'invitent encore pour bâillonner les vraies envies, la sotte peur du chat meurtri qui craint la caresse de l'eau sans vie.
De l'asphalte brûlant et gluant s'extirper, et revoir enfin combien une mer peut être belle et bleue même et surtout déchainée.
Sisters Of Mercy "Temple of Love"
On était joyeux, les yeux plein de suie, les cheveux de jais défiant l'apesanteur.
On dansait à La Sébale rue Gramont dans les fumées artificielles qui montaient jusqu'au balcon de ce lieu rococo. Pour faire nos malines on portait des gants de satin blanc qui plissaient au dessus de nos coudes alors que les autres étaient couleur corbeau.