jeudi 2 août 2018

Hush Now


Skip that lipstick ... 





Sur un parterre bleu Klein, au son de Mulligan glisser mes pas dans les tiens, encore une fois.
Cambrer mes reins entre tes mains quand Thelonius double les noires sans anicroche.
Sentir ton parfum se mêler au mien dans nos ébats et chantonner avec Ella.
Citer Billie quand tu reviens, pour que surtout tu ne m'expliques rien.
Booster le son de la trompette de Fruscella en jouant dans les draps.




Voir tes doigts frôler, s'acheminer vers le bleu, serpentant comme un train, et tes lèvres souffler sur Coltrane.
Croire au suprême quelques mesures de plus, cheek to cheek, toi et moi, chabadabadada ....
Sur les arpèges du Duke te laisser croire que tu es mon roi, juste comme ça.
Te susurrer que tu comptes plus que le temps d'un baiser sur du Baisie.
Pas de question sur demain, même si c'est flou, et peu honnête, quand Coleman s'envole en quartet.


"J'veux pas voir derrière puisque j'en viens, vivement demain, oh oui demain ..." *


Siffler de la Bud en duo quand Powell et Parker près de la cage aux oiseaux se jouent d'un duel.
Et quand l'autre Charlie effleure sa contrebasse de mes formes te laisser fracasse.
Et si tu dis "j'arrête", confisquer les clés et t'enfermer pour t'être cruellement sensuelle.
Te séduire encore une fois, en chantant les colombes de Sarah, le pays qui n'existe pas.





Que tu tâtes et palpes mon Art, mes toiles et mes tattoos, t'es à moi, tout à moi.
Et si my Taylord est avare de loving démonstrations, il n'est pas arch-cheap d'autres effusions.
Au stand-by préférer flotter avec Getz, me déhancher quand l'anche vibre, pour s'emballer fissa façon samba.
Laisse-moi être celle from Ipanema, être ta joie, et danser encore et encore avec toi.
Et si on avance avec Bill en tête, sans savoir ce que demain sera, c'est bon pour moi.
Ta face à la Ray Donovan, un petit air de Chet après ses dérapages, après les abus et le temps.
Enlace-moi pour swinguer comme un bebop et hallelujah, que sera sera,
Bring me back to life, comme un boulet de canon emporte-moi, là où Adderley résonnera.
T'as un bonus, une double accroche, qui me projette des Miles plus loin qu'aucun.
Pas Batman, mais un genre de Wayne qui m'évapore sans charter, un ticket, un shooter pour l'envol.
Piquant comme le peppermint, fais de moi ta Juliet, ou ta Julia si le Pavlov je déclenche en toi.
Doux et un rien élimé, consumé et ardent comme le velours d'une scène, brulé de whisky et de fumée nicotinée.





Ne quitte pas ma route Jack ! Toi, my Ray of light, l'eau coule sous les ponts, et pleurer des rivières à quoi ça sert ?
Te fredonner comme Dina, que je suis Mad de toi, Boy, I've got you under my skin, so deep, ma dope,  ma came, mon amphétamine, ma cocaïne.
Elle ne ment pas, l'euphorique substance qui vrille enchaîne et sublime, l'addictive blanche de la musique noire, c'était elle l'obsédante, elle l'héroïne.
Je veux que ça scat à envoyer la lune au delà de l'arc en ciel, être en substance cette transe, cette irrépressible envie dans tes veines.
Top là, give me five man, ou je prends définitivement le large en sautillant sur l'entrainant Brubek, promets, sans quoi à quai je te laisse et je me calte.
Sers-moi fort quand les basses vibrent dans la voix de Louis, que je brille comme les chromes des cuivres luisent.
Redis-moi que tu ne m'oublieras pas, et comme il est cool d'être avec moi.
Comme Doris, oublier, mais day by day, t'être unforgettable, indélébile voire indispensable.
Fatale comme la fièvre que tu invites en moi, te boire à la lie, mais pas comme le lilac tree.
Plutôt sous le sycamore tree, dream a little dream of me, make me sway, make me sweat, be sweet, dance with me ...







Sorry, so sorry,
but my heart belongs to my daddy.



"Lullaby of Birdland"
Sarah Vaughan





* "Les Yeux ouverts" Enzo Enzo