On est bien peu de chose,
sauf si on ose ...
Matin, les yeux mis clos, ton souffle brûlant le creux de mon cou, ta main reprend sa délicate exploration. N'avons-nous pas encore terminé les présentations ?
Tu suis de l'index la descente de mes épaules au bas de mon dos, t'attarde sur mon ossature, agrippant mes hanches, prestement tu me rapproches.
Plus un centimètre du bas de mes reins qui ne soit recouvert de ta peau.
Pressés, nous ne formons qu'un amas compact de désirs et d'envies.
Un essaim d'étincelles virtuelles monte dans nos bassins.
Tes lèvres sur ma nuque laissent tes dents goûter ma chair, mordiller, m'absorber et me relâcher.
Chacune de ses privations sont de délicieux supplices.
Chaque action de ta bouche est devenue mon unique point de concentration, tes lèvres sont mon obsession. Leur douceur et leur appétit de moi. Je dévore le plaisir de chacun de ses attouchements, effleurements, de tes délicates morsures de l'aube.
C'est le matin, et le temps n'a ni sens, ni fin,
C'est le matin, et c'est le moment,
Le bon moment, le présent et lui uniquement, qui n'a de sens.
C'est lui qui a tous nos sens.
Nous sentons les corps d'amants, la nuit ne nous a pas rassasiée,
elle a ouvert nos entrailles à plus encore de volupté.
C'est le matin, mon corps t'accepte, il te veut, nous deux, moites, haletants, ce moment d'ivresse où nous nous abreuvons l'un l'autre de nos caresses.
Fluides, rien d'hésitant, des atomes nous accrochent, nous rapprochent.
Nos mains explorent, tracent, nos ongles glissent.
Le tempo varie, les battements s'accélèrent, tu, je tempère.
Et la valse reprend, le pogo des amants.
"Les aubes sont mortes tu t'en souviens", moi oui, moi pas,
Je me souviens de m'être oubliée durant ce moment, cambré mes reins, basculé mon visage en arrière. Incandescente. "Divin" glisse-t-il dans un sourire, le silence se brise sous nos rires et soupirs.
Quel bel et sinistre anniversaire, nos solitudes et errances vont si bien de paire.
C'est le matin, et nous plions sous nos désirs,
nous ne pensons à rien,
à rien de moins qu'à cette rosée matinale qui nous enflamme.
"L'homme n'est qu'un roseau, le plus faible de la nature, mais c'est un roseau pensant..."
(Blaise Pascal)
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