jeudi 23 novembre 2017

PP - Pay the price

Chutes, shut, 

Il y a ceux qui traversent les tempêtes et que rien n'arrête, et puis les plus fragiles, sur qui parfois les grilles se ferment. Dans l'enclos, il faut cracher son amertume, son fiel, vomir son chagrin, se refaire une santé, une apparence, un chemin.
Dans ce joyeux melting-pot d'abîmés, il y a toujours de la beauté à qui sait regarder. Des êtres défaits mais surprenants, des corps blessés mais viscéralement entiers. 

Là bas pas de triche, le Black dog ne se terre pas dans sa niche. Il reste au pied du lit, là ... tapis.
Si la pharmacopée peut temporairement vous assommer, il sera alerte au matin : LUI.
Le cocktail n'a rien de festif, il va plomber vos mâchoires, faire trainer vos pieds.
La bête est fidèle et très attachée à votre inconfort.
Il va vous falloir du temps pour la dompter, la dresser à rester docilement au fin fond de vos pensées, qu'elle cesse enfin d'aboyer, de rugir et de gronder. Qu'elle renonce à déchiqueter tout pour s'amuser de vous voir plier, sombrer.
Ils vous le diront en arrivant, il faut être : patients. 







Chacun dans son petit compartiment, avançant à son temps.
Il y a cette figure dans le miroir qu'on regarde évoluer, se transformer. On ne se reconnait pas, pas tout de suite, pas vraiment. On se rencontre parfois, on se perd, on se retrouve, on est souvent las. 
Il faut enlever toute la suie qui vous noircit les idées, démaquiller ses rivières de larmes, ce mascara qui a trop coulé. Inscrire sur son faciès les lettres de noblesse d'un sourire retrouvé, oser déployer sa gorge pour exploser, de rires ou d'impuretés.






Petit à petit on se redessine. A l'instar de ces douleurs parasites, un jour on re-découvre ses zygomatiques, et puis il y a ce corps que l'on voulait voir passer à trépas. Moins pesant plus présent, on redevient conscient, dans l'ici et maintenant, on s'attache à ce moment, celui que l'on vit vraiment.

L'échine n'est plus arc boutée, la colonne s'emplit d'air, le plexus s'aère et redevient solaire. 
D'un déchet calciné, on modèle de l'acier trempé. Et même si on ne vise pas le haut du pavé ni la tête d'affiche, l'or que l'on va puiser sera bien plus payant qu'une parure de diamants. A la recherche du parfait habitat de soi, où chaque victoire sur ces infimes combats est un pas de géant. 

A qui n'a pas été plombé il est difficile d'expliquer, impossible parfois de se faire entendre. Double peine que de devoir encore et toujours expliquer que ce n'est pas un mal-être passager, que c'est bien une saloperie de maladie qui vous ronge le jour et la nuit. 
Que c'est un combat, une lutte, qu'il faut s'acharner pour ne pas finir décharné. Que parfois ce qui semble aux autres si facile vous est juste impossible.

Chacun de ces êtres meurtris brillaient bien plus qu'ils ne le pensaient.




Derrière les claustras design les burn-outés du monde moderne, les peines, les folies, les perdus, les égarés, les vices cachés, les addictions, les pertes de repères, les cris, les sanglots, ...

Ce jeune homme à qui la corde avait laissé la vie mais ôté l'esprit. Ce titan de plus d'os que de chair qui à fait taire son tyran en le suicidant. Celle au regard si clair et presque totalement déficient qui peint pour les voyants. Cette gothique à l'humour caustique. Ce beau jeune homme trop brillant qui souffrait de ce sur-quotient. Cet adolescent préférant la narcolepsie à la vraie vie. Ce feu éteint par un crétin N+1. Ce dirigeant incapable de retrouver son chemin. Celle qui m'appelait La Diva, Queen de la Paranoïa. Celle qui voulait prendre sa voiture pour descendre du 4ème au 2ème étage dont la balafre sur le cuir chevelu n'augurait pas un si beau voyage...

Des larmes de gamin à qui ne croit plus en rien et se fiche bien de s'afficher déboussolé. 
Des rires nerveux et des hugs chaleureux, un moment hors du temps, une parenthèse pour ouvrir une autre histoire...

A elles, à lui, à eux. 



"You only live twice"
Nancy Sinatra