jeudi 18 juillet 2019

L'adieu aux larmes




D'un revers de main dans l'air repousser les murmures qui me parlent de toi,
Des petites voix sibyllines qui scandent tout bas, ce que je feins de voir en grand format.
En quatre tiers le film s'est lové sous mes paupières, il défile ...  se rembobine et repasse, 
Colorisé bien après, il reste séquencé et muet ...  je repeins les nuances de ce qui n'a pas été.


Enfoncer ma face dans les plumes, brûler ces écrits qui ne parlent que trop de toi.
De l'envers, de l'after sans apprêt, sans affect, de stuc et de panoramas fake.
Quand tout se fond dans le noir, seule ... la lunaison luit, un rectangle blanc parfois s'impose, 
Ma peau amnésique de la tienne pour autant que je m'en souvienne, les frissons reviennent.






Fantasmagoriques et chimériques images de nos partages rythment un sommeil inapaisé.
Elles affûtent mes sens à l'unique, abreuvent mes envies et broient mes illusions.
Au matin m'extirpant des draps, à petits pas, laissant entre couette et ersatz d'ébats.
Ce qui a été, un jour et pas d'autre, cette autre, et encore un autre mois sans prochaine fois.


L'eau s'écoule limpide, s'oppose à l'opacité de mes idées, cheminant de mes racines à mes pieds, 
Ne lavant pas la moiteur de cette anamorphose de réalité. Tu restes encore là.
Cette omniprésence d'absence pèse comme un manteau trop grand pour moi, 
Tel un sac lesté de pierres et de gravats qui m'accompagnera, pesant ... fashion-faux pas.






Alors, rire, plaire ...  jouer les filles de l'air, qui s'envolent et s'envoient, 
J'endosse une parure de joie, mais pas comme ces filles là, à elles je laisse tout le tralala. 
Je ne prends que le paravent à couper le mauvais vent et un zeste du rococo pour faire beau,
Mais l'air siffle autour de moi que tu n'existes pas, pas comme ça ! 


Que tout ceci n'est qu'un feu de paille qui bientôt s'essoufflera, que feu ce sentiment bientôt sera.
Définitivement décédé, d'une petite mort par accident domestique, une bévue, rien de sadique. 
Enfin asservie, cette rafale cessera, par la foudre du suivant, 
Par une bourrasque moins foutraque que toi. Abracadabra ! 






Un reste de lucidité arraché à mes débordements avides et volontairement candides, 
Qui dit que tout sentiment peut s'avérer morbide sans pour autant être contagieux.
Si seule, je sens parfois que L'autre manque sans que je sache qui il sera, 
Dans les entrelacs de mes pensées éparses, je sais que Lui ce n'est pas Toi.


Carcan de mon courroux, mon kevlar ajouré, corset aux guipures d'acier, 
Le feu sous la glace transpire le mièvre et le trop sucré, m'armer .... de patience 
Puisque tout est volubile, soluble et solvable, puisqu'une salve de langage brûle plus que la lave, 
Envoyer des punchlines le sourire aux lèvres, déguisée en dragonne et affublée de faux cils.








Castafiore au récital d'émaux blancs, lire la bonne aventure dans les bulles de savon, 
Exfolier ces écailles inutiles, exploser ma folie et être, .... naître enfin ... qu'un peu plus futile.
Flotter dans un Eden moins superficiel, écouter le débrief de mes brain-bas de combat, 
Plonger dans un océan moins glaçant que la céramique de ma baignoire, et y dorer mes nageoires.



Chris Cornell
"You Know my name"








Décor de Roger Rabbit Heart,
Costume musical Ducky C. Cornell
Avril 2018

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