mercredi 27 juin 2018

Or-Ne-Ment


A toi ma douce rêveuse dont l'estomac est moins grand que le coeur, mon sentimental rossignol, mon impatiente si fidèle. Ma compagne de nuits rebelles, ma Piaf qui prend son envol. A nos CPUSDG, à nos soirées Delete, à nos tragédies lilliputiennes, à nos sommets personnels. A nos rires infidèles, à nos coeurs sans raison, à nos debriefs improbables, à nos mots crus de culs et de peines.
A nos fiches et à nos hugs de cuisine, à ces tonnes de kleenex, aux after sexe.
A nos conquêtes, à nos quêtes, à nos nouveaux jours.



Est-ce frôler l'impudeur que de faire offrande de parcelles de soi en kit ?  Quand au milieu d'orpailleurs de pacotille, on cherche et l'on croit percevoir autre chose que de l'entre-soi.
Arme toi d'humour pour trouver peut-être un semblant d'amour ou juste un ersatz un peu propre.
Pars en chasse, ici on te fera la cour, mais pour la sincérité, c'est au burin qu'il te faudra forger. Dans les tréfonds de l'application, comme pour le pailleteur les pépites auront souvent grises mines.
Pour briser l'ultra moderne solitude, c'est dans la poche. Un match et ça repart !
Au banc d'essai quand tu fais une touche, les paris sont ouverts, tomberas-tu sur un flambeur ou sur un turfiste amateur ?




A l'aventure dans la Swipe Sphère Power, les serial baiseurs et les belles de jour se tournent autour, dans l'antre du foutre et du téton facile. Par voie d'écran tactile, l'accès quasi direct et sans affect à l'easy baise. Si ce n'est qu'un ficaire, il fera peut-être aussi bien l'affaire, tout ce qui brille n'étant pas le plus pur ici. Ni même ailleurs, soyons claires nous ne sommes nous mêmes plus de blanches oies.

Ainsi soit-il, alors croisons les doigts.
Amène ton ironie, elle te sera bien utile ici, quand tu te demandes "mais où est-IL donc ?".
Hors nique ? Car il ne s'agit souvent que de ça, moult propositions on te fera, mais pour la coordination, tu repasseras.

Et pourtant, on s'accorde à s'enflammer, tel le pompier pyromane, tête baissée fonçant avec absurdité et autant de fac-similés.
Tous des "occasions", ayant déjà servis, déjà sadiquement éconduits, refoulés ... L'inconduite étant parfois la monnaie pour la pièce rapportée. Donner le change de la dépravation, comme une petite vengeance par pro-cul-ration. A nos âges, on vient tous avec des bagages, des histoires qui finissent mal dans nos malles, des cicatrices sous les fards, des maux sous d'autres mots. Dans nos placards des cadavres de love affair et une belle trouille de rejouer.




Avec frénésie pourtant, on alimente le brasier, on embrase de virtuels baisers, au risque de se faire flouer. On biaise si on détecte un similor s'épancher, un bain d'or colloïdal à nos envies serait plus approprié.
Qu'il redore notre blason de mots fleurant la flagornerie, c'est toujours ça de pris !
Affublée d'une armure de simplicité pour masquer la duplicité, Clarisse un jour te dupera ... si tu crois que nos encéphalos sont plats mon gars : tu dineras froid !
Sous l'apparente désinvolture se cache une Geisha outrée d'apparaître décoiffée, un syphon dans l'estomac quand la proie ne cesse de chasser, tel est le revers de la modernité qui en fin limier t'autorise à pister.

L'incandescence des sentiments n'a de bienséance qu'après les faux-semblants. Quand les masques sont tombés alors salacité et duperie peuvent aller se rhabiller.

C'est à nu, qu'offertes aux doux bouleversements, nous pétent à la tronche des rêves de romantismes aussi ardents que gluants.
Tamiser les lumières pour briller dans ses yeux avec l'espoir qu'une flamme énamourée y fasse sa couche. Pour que la coucherie ne soit pas sans lendemain pour qu'il y ait d'autres matins.
Pour que la concupiscence cesse de rimer avec absence, pour ne plus se sentir jetable et ne pas le traiter de minable.




Des lustres à gober du Charmant et de la Princesse qui regardent ensemble au loin au son de potes de petites tailles s'égosillant en allant au turbin, et ne venant pas de chez Merlin.
Et même si, on n'est pas très collant-opaque-blanc sur mollet masculin, et qu'on sait bien qu'il sera davantage transport urbain que chevalin ...
Rien n'y fait, ni menace, ni prière, tu crois l'éviter, il te tient, ... t'as pas vu venir le vautour et vlan dans ta gueule ! C'est toi la proie !
Comme de bien entendu, cocue, jamais revu, disparu, les conclusions sont toutes en U et tu tombes des nues.

Inventaire, questions.
Remonter tout de suite dans le train, raccrocher les wagons ... épousseter sa déception ... oublier ou faire comme la dernière des crevures qui aura froissé ton myocarde d'une simple oeillade ?

Same player play again !

Nous en revenons toujours à nos bons sentiments, quand on dresse nos bilans. Drapées dans des costards de blasées, on n'est dupe que ce qu'on veut ignorer.
Qu'il est sinistre d'enchaîner les maillons des déceptions, d'allonger à foison des visages aussi vite oubliés, de fesser des séants à la chaine sans en passer par l'essentiel.
De souiller son cul à trop le donner, de salir sa langue dans tant de bouches que les prénoms finissent par se répéter.
De consommer du cul comme on va chez le boulanger*, de séduire à la volée, de s'écarter trop docilement et de pénétrer si facilement.
Alors de ces superettes à la nuitée aisée, en faire des fou-rires, n'en retenir que les improbables profils, et jouer autant à face que pile, mais rester soi, précieusement alambiquées, notre bouclier contre les détraqués.

Et puis espérer que la perle rare tu as enfin trouvée.








James Delleck 
"Oui Mais"








* Auteure NoGlu


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