"Embrace me, my sweet embraceable you
Embrace me, you irreplaceable you" *
Alors vint l'idiote jalousie de ce morceau de coton qui recouvrait son corps.
L'odeur industrielle masquait celle de son épiderme, il fallait s'approcher davantage pour en avoir le partage. Mes doigts s'agitaient, impatients, .... comme d'irrépressibles mouvements vers la tentation. Mordant mes lèvres pour ne pas voracement dévorer sans ménagement aucun ... les siennes. Crispant mon squelette dont je perdais à mesure le contrôle et qui de lui se rapprochait ostensiblement.
Il devint difficile de converser, tant mes pensées étaient obstinées.
Qui succomberait le premier ? M'attirerait-il vers lui prestement ? Allais-je attendre encore longtemps ? Plaquerait-il mon corps contre un mur ?
Ses mains ? Où allait-il en premier les poser ?
Son toucher comblerait-il mon envie ? Saurait-il être compatible à mes appétences ? Frôlerait-il ? Ou prendrait-il sans ménagement mon corps contre le sien ?
M'empoignerait-il par les hanches ? Me parlerait-il tout bas ? Quels seraient ses mots ?
Et sa peau ? Comment serait sa peau ?
Quand nos corps dévêtus froisseront les draps, quand ses doigts navigueront sur moi.
A quel rythme son tempo me bercera ? Est-ce qu'il m'emportera ?
Qu'est-ce qu'il disait déjà ?
Et toujours cette idiote cotonnade plus proche de lui que moi.
Je prétexte pour m'éclipser, ... souffler, je suis estomaquée par une horde de phalènes qui font des loopings dans mes entrailles. Leur danse désordonnée bouillonne mes pensées, vrille ma lucidité. Cette envie débordante de sensualité que sa vision m'impose se lit dans mes prunelles, mes pupilles dilatées, agacées à en avaler tout le bleu.
Chaque son qui sort de sa bouche fait mouche, chaque battement de mes cils veut l'envouter. C'est moi ou la distance entre nous s'est réduite de moitié ?
Nos cuisses sont désormais jumelées, je le sens ... hésitant, un rien tremblant. Nous sommes au bord d'un précipice, effrayés par l'éventualité d'une chute.
Et si, ...
Si c'est décevant, ...
Si ses baisers ne sont que gluants, si sa langue ne s'accorde pas de la mienne, si ses gestes ne sont pas sensuels.
Nos iris s'entrechoquent, un temps tout se fige et s'arrête.
Faut-il céder maintenant ou jouer de l'ardent ?
A nouveau ... se rapprocher puisqu'un corps entre nous s'est glissé. Alors, nous devenons sommaires, lapidaires, factuels, cinglants, nous essayons de le lasser. Nous espérons qu'il comprenne combien nous voudrions retrouver notre ensorcelant duel. Combien il nous gène, combien nous voudrions retrouver notre trouble en duo. Combien il est de trop !
L'intrusion, cette entité sur deux jambes à la langue trop pendue se lève enfin, il laisse à nouveau place, la place à notre jeu de séduction.
Nos verres pleins, nous arrosons ce départ, ton léger et badin, à nouveau assujettis à cette si douce tension.
Nos verres pleins, nous arrosons ce départ, ton léger et badin, à nouveau assujettis à cette si douce tension.
Nos joutes verbales deviennent si imagées que des frissons dessinent des monts sur nos peaux. Qui va s'élancer le premier ?
A la faveur d'un éclat de rire, nous nous effleurons à nouveau, il approche ses lèvres à mon oreille ...
Motivée par un secret sa bouche murmure et souffle dans ma chevelure, il m'a dit en aimer le désordre, il pose délicatement sa main dans ma nuque. Une vague de chaleur s'y diffuse irradiant subtilement mon corps entièrement.
D'un habile mouvement, son autre bras m'enveloppe et à quelques gigantesques angströms de millimètres sa bouche demande à la mienne ...
D'un habile mouvement, son autre bras m'enveloppe et à quelques gigantesques angströms de millimètres sa bouche demande à la mienne ...
"Je peux ?"
Connie Francis
"Stupid Cupid"
Quand